La Belle au Bois Dormant
Après 4 ans d'absence sur les écrans depuis la sortie de La Belle et le Clochard, les studios Disney sortent La Belle au Bois Dormant (Sleeping Beauty en VO) en 1959, près de 10 ans après le début de la production de ce qui fut son 16ème classique de l'animation.
Réalisé par Clyde Geronimi,et inspiré du conte de Charles Perrault, La Belle au Bois Dormant raconte l'histoire de la belle princesse Aurore, la fille du bon Roi Stéphane, à qui tout le royaume est venu rendre hommage. Parmi les invités, le jeune prince Philippe, dont le père, le rondouillard Roi Hubert, prévoit déjà de la marier à la toute jeune princesse, mais également les trois bonnes fées, Pâquerette, Pimprenelle, et Flora. Mais au cours de la fête, une invité non désirée se présente à son tour, la sinistre sorcière Maléfique qui, vexée de ne pas avoir été conviée, jette un sort funeste sur l'avenir d'Aurore : le jour de ses seize ans, la jeune fille se piquera le doigt à la pointe d'une quenouille provoquant ainsi sa mort. Grâce à l'aide des fées, la malédiction est quelque peu atténuée. La jeune princesse se piquera bien le doigt à une quenouille, ce qui la plongera non pas dans une mort certaine, mais dans un sommeil profond, que seul un prince pourra briser. Le Roi Stéphane, soucieux de l'avenir de sa fille, décide finalement de la confier aux Fées, qui ont pour mission de l'élever au coeur de la forêt, loin du tumulte de la cour et surtout loin des sortilèges de Maléfique, et ce jusqu'à ses seize ans. Ce plan fonctionne pour le mieux, jusqu'à ce que la sorcière découvre enfin où se cache sa victime...
La Belle au Bois Dormant est sorti dans les salles américaines le 29 janvier 1959. La promotion du fim fut axée sur deux affiches différentes.
La première met en "vedette" la belle princesse Aurore, alors agée de seize ans, entourée des animaux qui, comme dans le film, l'écoute raconter son rêve dans lequel elle a rencontré son Prince charmant. Derrière elle, là encore, comme dans le film, le Prince Philippe, accompagné de son destrier Samson, écoute en secret la belle.
Cette affiche, d'une grande sobriété, ne révèle pas grand chose sur l'histoire du film. Par contre, là où elle est très intéressante, c'est qu'elle révèle parfaitement le style graphique du film. En effet, le spectateur voit ici clairement qu'on est loin du style très rond, très doux, des anciennes productions des studios Disney, en particulier la dernière, La Belle et le Clochard. A la place, on découvre le style très stylisé donné au film par le grand artiste Eyvind Earle, avec ses décors très recherchés, très détaillés, et ses personnages très rectilignes, s'inscrivant parfaitement dans le cadre du film. Sur cette affiche, pas de slogan accrocheur. A noter la mention du Technicolor, et surtout, du Technirama, utilisé pour la première fois pour ce film, et qui offre à cette production Disney un tout nouveau format d'écran, le 2,55, très étiré horizontalement, offrant ainsi une image plus grande, et dans laquelle les personnages peuvent davantage évoluer.
Le second visuel utilisé pour la promotion de 1959 révèle davantage d'éléments sur l'histoire. Déjà, on sait maintenant clairement qui est l'héroïne, Aurore, qui apparaît coiffée de sa couronne, et surtout, plongée dans un sommeil profond, comme le titre le suggère évidemment. Mais on découvre également l'ensemble des personnages du film : les trois bonnes Fées, l'affreuse sorcière Maléfique, entourée de ses goons et de son corbeau Diablo, le Dragon (qui est en fait Maléfique transformée), le Prince Philippe sur son cheval Samson, les deux souverains Stéphane et Hubert en train de trinquer, les animaux de la forêt, et le ménestrel amateur de bon vin, qui offre au film sa touche comique. A noter également la présence, à bas à droite, de "l'arme du crime", le rouet, sur lequel Aurore se pique le doigt... Le slogan utilisé est simple : le film est vendu comme un dessin animé qui est "merveilleux à voir" ("Wondrous to See"), mais également "superbe à écouter" ("Glorious ti hear"). Les promoteurs du film axe ainsi la campagne publicitaire sur le visuel du film, mais aussi sur sa bande sonore, inspirée du ballet du même titre composé par Piotr Tchaïkovski. A noter également que l'affiche précise bien que c'est LE nouveau film de Disney. Il faut dire qu'il s'est fait attendre, puisqu'après avoir enchaîné les films tous les deux ans depuis le début des années 1950, les studios Disney n'avait rien sorti depuis 4 ans.
Plusieurs affiches reprises ce visuel qui, au passage révèle les couleurs vives utilisées pour ce film, révélant chacune des informations supplémentaires sur le dessin animé en ajoutant des images des rouets embrasés, de Philippe réveillant Aurore, des trois bonnes fées, et de l'instant crucial au cours duquel la belle se pique le doigt à la quenouille, chacune étant identifiée à un argument de vente : le spectacle, la romance, la comédie, et le drame !
Walt Disney, toujours à la pointe de la technologie, décida de créer La Belle au Bois dormant avec un format d'image très large. Peu de cinéma avaient le matériel adéquate pour la diffusion. Ceux qui le possédaient se servaient, bien entendu, de cette prouesse technologique comme d'un argument publicitaire. Ce fut notamment le cas du Fox Wilshire de Beverly Hills, le seul cinéma à disposer du système à Los Angeles.
A l'instar des plus grands succès des studios Disney, La Belle au Bois dormant eut une longue carrière au cinéma, ponctuée de nombreuses ressorties.
La première eut lieu le 10 juin 1970.
La nouvelle affiche créée pour l'occasion reprend les deux scènes clés du film : tout d'abord la danse d'Aurore dans la forêt, avec les animaux, et le duel entre Philippe et Maléfique transformée en dragon. En arrière plan, le célèbre château du Roi Stéphane et les trois bonnes fées. A noter l'emploi de couleurs assez particulières, notamment pour le dragon, qui ne respectent pas celles du film...
A la même époque, La Belle au Bois Dormant fut également proposé accompagné du film L'Île au Trésor.
8 ans plus tard, Aurore revient sur les écrans, le 28 septembre 1978. Là-encore, un nouveau visuel fut créé. Loin de la blancheur de l'affiche précédente, celle-ci est beaucoup plus sombre. Elle met en vedette LA grande méchante du film, et l'une des plus grandes créées par les artistes de Disney, Maléfique, qui apparaît dans un flot de flammes de couleurs vives. Ce visuel de la sorcière, qui diffère par rapport au film, est en fait inspiré d'une des recherches graphiques de Marc Davis, le créateur du personnage. En bas à gauche, discrètement, on aperçoit Philippe, embrassant Aurore endormie.
Le 7 mars 1986, La Belle au Bois Dormant revient sur les écrans américains. Cette fois, encore, le visuel de l'affiche change complètement. Adieu le dessin sombre de Maléfique sortant des flammes. Cette fois, la romance est mise en avant avec Aurore et Philippe dansant dans les nuages, comme à la fin du film. En arrière plan, le château du Roi Stéphane brille de mille feux devant un soleil resplendissant. Une petite dose d'action est cependant ajoutée, avec Philippe (qui apparaît deux fois, du coup), se battant avec Maléfique, sous sa vraie apparence, ce qui n'apparaît jamais dans le dessin animé... La romance est encore accentuée avec le slogan, qui invite les spectateurs à "partager le film avec quelqu'un d'aimé".
La Belle au Bois Dormant revient au cinéma en 1995. Encore une nouvelle affiche, assez mystérieuse. On y découvre Philippe s'approchant de sa belle endormie, éclairée par un rayon de soleil. Au-dessus d'eux, l'ombre de Maléfique plane. Le slogan est encore très simple. Le film est vendu comme "La plus enchantée des histoires d'amour jamais créées".
La Belle au Bois Dormant sort en France le 16 décembre 1959.
L'affiche principale reprend le visuel de l'affiche américaine.
D'autres affiches furent créées pour la sortie de 1959, mais également pour les ressorties du film qui datent de Pâques 1971, du 25 mars 1981, du 19 mai 1982, du 24 juin 1987, et du 28 juin 1995.
- Allemagne (24 août 1995) : Dornröschen und der Prinz :
- Argentine (9 juillet 1959) : La Bella Durmiente :
- Australie (10 septembre 1959 ; 1980's) :
- Belgique (décembre 1959) : De Schöne Slaapster :
- Danemark : Tornerose
- Espagne (3 octobre 1960 ; 1970's ; 1995) : La Bella Durmiente :
- Grande-Bretagne (29 juillet 1959) :
- Italie :
- Japon (23 juillet 1960 ; 21 juillet 1984 (avec Peter Pan) ; 9 juillet 1988)
- Pologne (1962 ; 18 août 1995) : Spiaca Krolewna :
- Suède (19 décembre 1959) : Törnrosa :
- Ex-Yougoslavie (1959 ; 1979) : Uspavana Ljepotica :
- Photos d'exploitation : Etats-Unis, 1959 :
- Clichés : Etats-Unis, 1959, 1986 :
- Publicité, Etats-Unis :
- Dossier de presse, France, 1959 :
- Photo d'exploitation : Mexique, 1959 (+ photo date inconnue) :
- Photos d'exploitation, Italie, 1969 :
- Photos d'exploitation : Etats-Unis, 1970
- Dossier de presse, Etats-Unis, 1970 :
- Photos d'exploitation : Etats-Unis, 1978
- Photo d'exploitation, France, 1982 :
- Photos d'exploitation : Allemagne, ? ; 1995 :
- Photo d'exploitation, Royaume-Uni, ? :
- Clichés : Etats-Unis, 1995 :
- Dossier de presse, Iceland, ? :
- Programme et photo d'exploitation, Ex-Yougoslavie, 1959 :
- Affiches sortie vidéo, France :
- Cliché pour la Presse, Disney Channel, Etats-Unis :
- Cartes de Noël et de nouvel an :
- Cartes de Saint-Valentin :
- Cartes pour Pâques :
- Publicités TV :
- Publicités Vidéos, DVD et Blu-Ray Disc :
Comics, Etats-Unis, 1959
Journal de Mickey N°384 du 4 octobre 1959 (couverture de Roger Beaubernard)
Journal de Mickey N°980 du 28 mars 1971 (couverture de René Guillaume)
Journal de Mickey N°1469 de 1980
Journal de Mickey N°1500 de 1980
Magazine La Collection des Grands Classiques N°2
Magazine Disney Princess
Magazine Empire N°231, novembre 2008
Les Années Laser N°148, décembre 2008
Pendant la production de La Belle au Bois Dormant, Walt Disney avait également en chantier deux projets qui lui tenait à coeur : la télévision, en premier lieu, mais surtout, la création d'un parc d'attraction exceptionnel, Disneyland, dont la construction commença à Anaheim, en Californie, dès le début des années 1950.
L'un des emblèmes choisis pour représenter le parc fut le château construit en son centre, et qui fut bientôt associé au château de la Belle au Bois Dormant. A l'intérieur, un parcours fut conçu, dans lequel les visiteurs pouvaient découvrir les grands moments du film, avant même que ce-dernier soit diffusé dans les salles. La conception de l'attraction fut notamment confiée à Eyvind Earle, le créateur du style si particulier du film.
Alors que les parcs de Floride et de Tokyo sont associés au château de Cendrillon, Disneyland Paris possède lui aussi sa version du château de la Belle au Bois dormant, dont l'architecture est plus fidèle au film que son homologue américain.
Ci-dessous, l'un des Disney Dollars en circulation dans les parcs américains. Le billet de 5 Disney Dollars est à l'image de la princesse Aurore :