S'il y a bien un film à part dans la longue filmographie des studios Disney, c'est Taram et le Chaudron Magique (The Black Cauldron). Adapté de l'oeuvre de Lloyd Alexander, il s'incrit dans la ligne directe d'un autre film d'heroïc-fantasy produit à la même époque, Le Seigneur des Anneaux, réalisé par Ralph Bakshi d'après l'oeuvre de J.R.R. Tolkien, et sorti dans les salles en 1978.
Si Taram et le Chaudron magique est un film si spécial, c'est par son approche de l'histoire d'Alexander, qui tranche singulièrement avec le style de productions de l'époque, notamment Les Aventures de Bernard et Bianca, Rox et Rouky et les futurs Basil Détective privé et autre Petite Sirène. En effet, même si la rondeur des personnages est toujours de mise, la rondeur et la douceur du scénario ont laissé place à une histoire finalement très sombre, souvent violente, et sans aucune note réellement enfantine. Tout ceci jeta aussi bien le trouble chez les critiques que chez le public, qui au fil des années, "renièrent" ce qui était alors le 32ème Grand Classique de Disney.
Taram et le Chaudron magique est réalisé par Ted Berman et Richard Rich, deux vétérans des studios qui avaient déjà mis en scène Rox et Rouky quelques années plus tôt, à l'époque où la jeune génération d'animateurs prenaient la place des animateurs de la première heure, désormais à la retraite. Le film raconte l'histoire de Taram, jeune gardien de cochon, qui vit aux côtés du sage Dalben dans le pays enchanté de Prydain. Rêvant de devenir un noble chevalier, sa vie change lorsqu'il apprend que "son" cochon, Tirlir, capable de prédire l'avenir, est recherché par le Seigneur des Ténèbres, Roi maléfique, qui compte bien capturer l'animal afin que celui-ci lui indique où se trouve un ancien chaudron magique, capable de ressusciter son armée de morts. Commence alors pour lui une extraordinaire épopée, au cours de laquelle il fera la connaissance de la princesse Eilowny, du ménestrel Ritournelle, et de la boule de poils Gurgi. Au milieu de petits lutins, de monstres maléfiques, et d'affreuses sorcières, il devra lutter pour sauver le cochon et empêcher le Seigneur des Ténèbres d'accomplir ses sombres desseins...
Taram et le Chaudron Magique est sorti dans les salles américaines le 24 juillet 1985.
L'affiche du film, même si ce-dernier est loin d'être parfait, est l'une des plus belles de l'époque. Comme sortant du Chaudron, elle révèle ainsi les principales clés du dessin animé et son côté sombre. On découvre ainsi Taram, accompagné de ses compagnons d'aventure Eilowny, Ritournelle, Gurgi et du cochon Tirlir, avançant dans une forêt dont les arbres semblent tout droit sortis de la scène de la fuite de la princesse dans Blanche Neige et les Sept Nains. Au-dessus d'eux, l'ombre du maléfique Seigneur des Ténèbres plane, terrible et menaçante, avec l'Armée des morts, dissimulée dans les branchages.
Une chose intéressante sur cette affiche, c'est que le côté sombre du film est clairement exposé. En effet, le danger, les sorcières, l'idée de la destruction du monde, l'armée de squelettes, les créatures maléfiques, tout est présent sur le visuel. On peut se demander comment les critiques et le public ont pu être surpris par la noirceur et la violence de ce classique, alors même que l'affiche l'annonçait dès le départ. Bon, il est vrai que le film a été vendu comme un Grand classique "dans la grande tradition Disney". Et il faut bien entendu imaginer qu'à l'époque, plus encore que maintenant, Disney est synonyme de "gentils" films pour enfants, et Taram et le Chaudron Magique fut le premier dessin animé à transgresser la règle.
Autre chose notable, c'est que l'un des arguments de vente du film est le fait qu'il ait fallu 7 ans pour le produire. L'information est clairement donnée en dessous du titre. Aujourd'hui, les exécutifs rougissent d'une telle durée de production, et surtout, des millions de dollars engloutis qu'elle implique. A l'époque, malgré le fait que les nouveaux dirigeants des studios Disney (Roy Disney, Michael Eisner, Jeffrey Katzenberg, Frank Wells) aient été choqué par cette durée (et cette quantité d'argent inventi), elle fut, semble-t-il, à l'époque, un argument de vente de de qualité.
A noter enfin une petite mention, en bas à gauche, du parc Disneyland U.S.A., qui fêtait, en cette année 1985, son 30ème anniversaire.
Une autre affiche américaine existe pour cette époque.
Elle en dévoile un peu plus sur le film, tout en gardant les mêmes caractéristiques que l'affiche précédente. On retrouve en effet les personnages principaux, rejoints par les Sorcières, et par les Dragons, le tout sous l'ombre du terrifiant château du Seigneur des Ténèbres et de l'armée des Morts.
Malgré un échec retentissant au box-office et des recettes qui ne remboursèrent jamais les sommes engagées pendant la production, Taram et le Chaudron Magique fut à nouveau présenté au public américain à la fin des années 1980.
Le titre du film a changé. The Black Cauldron a laissé place à Taran and the Magic Cauldron. Et tout l'aspect noir et lugubre du film a été remisé, pour mettre en avant, avec plétore de couleurs pastelles, les seuls personnages gentils de l'histoire, le danger étant relégué au fond, symbolisé par le château (qui semble très facile d'accès, avec son mignon petit chemin en terre...) et les dragons.
Taram et le Chaudron Magique est sorti en France le 27 novembre 1985.
La principale affiche française reprend le magnifique visuel de la deuxième affiche américaine. Le film est vendu comme "un événement dans l'Histoire du dessin animé".
Taram et le Chaudron Magique est ressorti dans les salles françaises le 26 juillet 1989.
L'affiche est identique à celle de la ressortie américaine.
- Allemagne (5 décembre 1985) : Taran und der Zauberkessel
- Argentine (25 juillet 1985) : El caldero mágico
- Belgique :
- Espagne (19 décembre 1985) : Taron y el caldero mágico
- Finlande (13 décembre 1985) : Hiidenpata
- Grande-Bretagne (11 octobre 1985) :
- Italie (28 janvier 1986) : Taron e la pentola magica
- Suède (29 novembre 1985) : Taran och den magiska kitteln
- Clichés pour la presse, Etats-Unis :
- Dossier de presse, France :
- Photos d'exploitation, France :
- Affiche sortie vidéo, Etats-Unis :
...
Journaux de Mickey : N°1744 (novembre 1985) ; N°1745 (novembre 1985)
Journal de Mickey N°1747 (décembre 1985)
Journaux de Mickey N°1750 ; N°1757 (février 1986), N°1781 (août 1986)
Journal de Mickey N°1751 (janvier 1986)
Journal de Mickey N°1935, 21 juillet 1989
Publicités diverses, Journaux de Mickey.
Ciné Télé Revue, 25 juin 1985
Magazine Club Disney Vidéo N°2, Avril-Mai 1998